"Je me souviens d'avoir rencontré une jeune femme qui n'osait pas jardiner de peur de ne pas savoir semer ses graines. Elle disait qu'elle aurait alors éprouvé beaucoup de peine; de plus elle aurait perdu le peu d'argent qu'elle pouvait investir ...". J'ai écrit "le guide pratique du potager en carrés" en pensant souvent à cette femme et c'est une des raisons pour lesquelles l'ouvrage est aussi didactique.

Pour celles et ceux qui n'ont pas encore le livre et qui désire néanmoins débuter, voici ici quelques conseils sur la réalisation des semis en intérieur :

 

Cette première recommandation est spécialement pour les débutant(e)s : ne se sèment en pots que les plantes qui vont supporter d'être transplantées ensuite en pleine terre ou en jardinières. Ainsi les semis de radis ou les carottes (qui sont des légumes "racines") ne se réalisent-ils jamais en pots mais toujours directement en place.
La raison en est que le repiquage constitue un traumatisme pour les jeunes racines; certaines plantes ne s'en remettent pas et ne repartent pas.
C'est aussi pour cette raison qu'il faut veiller à réduire les repiquages successifs : il faut donc penser à la dimension du pot dès le départ (spécialement quand on fait de la récupération) pour que la jeune plantule ne soit repiquée qu'une seule fois, avant transplantation en pleine terre.

Une graine est comme dans un état de léthargie, pour sauvegarder son espèce. Tant que les conditions les meilleures ne sont pas là, elle attend. Alors quelles sont ces conditions ? On peut en donner 3 principales, pour simplifier, qui s'appliquent à la majorité des graines et la première est l'humidité. Celle-ci doit être juste ce qu'il faut et ne doit jamais être en excès. Ce dernier peut provoquer de vrais désastres en asphyxiant le sol, en occasionnant la pourriture des jeunes plantules : on assiste alors à ce que l'on appelle "la fonte des semis", une perte définitive des jeunes plants ...
Il est donc bon de maintenir les semis humides, mais en ayant toujours la main très légère lors des arrosages.

 

 

La lumière est la deuxième condition nécessaire à la germination des graines. Il est d'ailleurs amusant de voir comment de jeunes plantules peuvent pousser en s'inclinant parfois fortement pour bébéficier au mieux de la luminosité ! C'est un exercice pédagogique à réaliser avec des enfants, en plaçant des semis à différentes expositions pour observer comment ils se comportent.
Quand on n'a pas de serre et que l'on réalise ses semis en intérieur, en maison ou en appartement, il est important de choisir la fenêtre exposée à la lumière le plus longtemps dans la journée.

 

 

La chaleur est la troisième des conditions principales de germination. En fin d'hiver, l'eau et la lumière sont là mais on ne réalise pourtant pas les semis en extérieur : c'est parce que beaucoup de nos végétaux ont besoin d'un minimum de chaleur, non seulement celle du sol mais aussi de celle de l'atmosphère.
Cela explique que l'on ne peut réaliser les semis en extérieur qu'à partir du moment où la terre s'est réchauffée. Suivant la région dans laquelle on habite, il faut attendre plus ou moins longtemps et la saison de jardinage à parfois plusieurs semaines de décalage entre le sud et le nord de la France.
Cela explique aussi pourquoi il est nécessaire de chauffer une serre, pour préserver la chaleur à la fois du substrat et de l'air. En intérieur, les semis bénéficient normalement de la chaleur de l'habitation mais, s'ils sont réalisés dans une pièce non habitée (une chambre inoccupée par exemple), il faut alors chauffer celle-ci.

 

 

Si les 3 conditions précédentes sont réunies, les semis vont "partir", comme les jardiniers ont l'habitude de le dire. A partir de là, le substrat de culture devient un élément très important puisque c'est là que les plantules vont commencer à s'enraciner et à se développer. Ce substrat doit être léger, meuble, drainant. Les racines y trouveront un chemin à leur aise et l'eau n'y stagnera pas dangereusement.
Il doit aussi être fertile pour apporter aux jeunes plants les éléments nutritifs dont ils ont besoin.
Les terreaux à semis sont légers, composés de tourbes qui retiennent l'humidité nécessaire et enrichis en fertilisants. Mais on peut aussi utiliser la bonne terre du jardin, au besoin en l'allégeant un peu avec quelques poignées de sable, comme nous le montre Anne-Marie Nageleisen dans cette émission de "Côté Maison" sur France 3.

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C'est ce que l'on découvre pendant les "Visites du Potager en carrés à la française" et les "Ateliers de cuisine"

 

        

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