
Pour la Nature
Le compost est le résultat de la décomposition de matières organiques d'origines végétales ou animales par des macro-organismes (vers de terre, acariens, ...) et des micro-organismes (bactéries, champignons).
Riche en minéraux et en micro-organismes, il apporte à la terre du potager des éléments qui se sont épuisés pendant le cycle des cultures.
Le compost sert principalement d'amendement organique et secondairement d'engrais :
■ Amendement organique : il permet de maintenir la part organique du sol à son état optimum.
■ Engrais : il contient des éléments nutritifs pour les plantes, dont l'azote, le phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium et des oligo-éléments (fer, cuivre, manganèse, etc). Il participe à l’entretien de la fertilité du sol et à la bonne croissance des végétaux, mais ce n'est pas un engrais à proprement parlé.
Teneurs myennes d'un compost domestique |
Humidité |
50 - 60 % |
Substances organiques |
8 - 13 % |
PH (H2o) |
7,5 - 8,5 |
Azote (N total) |
0,30 - 0,40 % |
Potassium (K2o) |
0,2 - 1,0 % |
Phosphore (P2o5) |
0,15 - 0,4 % |
Magnésium (Mgo) |
0,1 - 0,2 % |
Calcium (CaO) |
0,4 - 1,2 % |
Composé de particules de différentes tailles, il permet aussi d'améliorer la porosité du sol à l'eau et à l'air et sa capacité de rétention d'eau. Ces qualités sont essentielles pour le maintien des micro-organismes.
Le compost est un amendement avant tout : bien qu'il contienne des éléments fertilisants il n'empêche pas l'utilisation d'engrais naturels.
Compost et engrais sont complémentaires : en effet, les micro-organismes du compost favorise l'assimilation par les plantes des éléments nutritifs des fertilisants. Et plus les fertilisants sont naturels, plus ils respectent les micro-organismes, d'où l'intérêt d'utiliser des purins d'orties et de consoude ou des engrais à base d'algues marines.
Pour soi
C'est une manière de rendre à la terre ce qu'elle nous a donné pour que la croissance des végétaux soit meilleure et de participer, de manière naturelle, à l'équilibre durable de notre environnement. L'utilisation du compost permet aussi de réaliser des économies de dépenses en produits fertilisants.
Pour la collectivité
Par la réduction des déchets pris en charge par la collectivité nous favorisons la baisse des transports inutiles, des incinérations et des décharges (qui produisent beaucoup de méthane et ont une incidence sur l'effet de serre).

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Les aménagements
■ Il convient déjà de choisir et de préparer l'emplacement dans le potager : Le tas de compost sera de préférence aménager dans un lieu ombragé (en plein soleil, il se dessècherait) et accessible (proximité et chemin d'accès pour que l'alimentation du tas ne soit pas une corvée en y apportant les déchets de la cuisine - ce qui peut se faire tous les jours en fonction des pratiques ménagères - ou les déchets du potager).
■ Le tas doit être en contact avec le sol pour que les micro et les macro-organismes puissent le coloniser et effectuer leur travail : une fois l'emplacement défini il faut donc retourner le terrain (sur une surface de 1m2 environ) et y déposer une fine couche de branchages ou de "broya".
■ Des parois doivent être aménagées pour contenir les déchets : l'idéal est de réaliser des montants en bois non traité qui permettront une bonne aération du tas. Un couvercle est indispensable : il protège le tas de compost de la pluie qui le lessiverait de ses précieux éléments. Le plus pratique et efficace est d'avoir 2 tas de compost juxtaposés: on peut alors emplir le premier et le laisser se décomposer quand il est plein, en démarrant alors le second,
L'entretien des tas de compost
Les éléments à composter sont déposés en ayant soin autant que possible de mélanger déchets verts et matières brunes (rapport idéal de 1/30) et de garder ces matières bien humidifiées et aérées en brassant le tas régulièrement.
Dans une première phase, le tas va se mettre à chauffer (jusqu'à atteindre 65 - 70°) : à cette température, les graines indésirables et les maladies sont détruites. Puis la température va redescendre et se stabiliser.
■ Il est important de veiller à ce que le tas de compost ne se dessèche pas. Son taux d'humidité doit toujours être autour de 60%. A l'inverse, il ne doit pas être trop mouillé sous peine de se refroidir et d'entraîner la mort des micro-organismes.
■ Si le tas de compost donne des signes d'essoufflements (plus de dégagement de chaleur, dessèchement) il est possible de lui donner un coup de pouce en l'activant : y apporter du compost mûr ou de la terre de jardin ou du fumier frais et l'arroser du purin de certaines plantes (orties, pissenlit, achillée millefeuille par exemple).
■ La durée de formation d'un bon compost est en moyenne de 6 à 8 mois (cela varie en fonction de la température extérieure et des déchets qui étaient à décomposer). En fin de parcours, un bon compost doit avoir la consistance d'un terreau épais et humide (c'est une image, car le compost n'est pas du terreau). Il ne doit plus chauffer, ne sent pas mauvais mais dégage une bonne odeur d'humus de forêt. On peut alors le tamiser (tamis incliné à réaliser avec un grillage à mailles de 2 cm), les plus gros morceaux pouvant être remis dans le tas en cours pour finir d'être décomposés. Le compost peut se conserver, à l'abri de la pluie, déposé sur une bâche aérée (qui le protège mais ne l'étouffe pas), pendant 1 an maximum (ensuite, le compost est trop minéralisé et a perdu de ses vertus d'amendement).
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Pour obtenir un bon compost, il faut apporter des matières organiques
de bonne qualité, exemptes de maladies.
Le compost idéal doit être varié et équilibré
(équilibre Carbone C / Azote N) |
Ces matières organiques
feront un bon compost
(elles sont biodégradables
et exemptes de produits chimiques) |
Ces matières
ne conviennent pas
(elles sont trop lentes à se décomposer,
polluées ou malades) |
En provenance du jardin  |
résidus de la culture des légumes N
broyas, taille des arbustes C
feuilles fraîches N
feuilles sèches C
fougères N
algues et plantes d'eau douce N
fleurs fanées, foin N
paille C
aiguilles de conifère C
orties N |
herbes coupées à graines
plantes contenant des substances toxiques
comme les feuilles de rhubarbe
feuilles fraîches de noyer, de saule
et d'espèces exotiques |
En provenance de la cuisine  |
épluchures de légumes et de fruits
restes de viande (avec un tas couvert pour ne pas
attirer les animaux)
marc de café, thé N
coquilles d'œuf et os écrasés
huiles et graisses de friture
coquillages et carapaces de crustacés concassés |
produits laitiers
écorces d'agrumes traités |
En provenance de la maison  |
textiles 100% naturels (coton, lin, laine, ...) N
papiers et cartons cellulosiques naturels (essuie-tout, ouate)
bouquets de leurs fanées et plantes d'intérieur
cheveux N
cendres de bois C
copeaux de bois C |
textiles synthétiques
papiers et cartons colorés
couches-culottes et langes jetables
poussières et sacs d'aspirateur
cendres de bois traité, peint ou plastifié |
En provenance des animaux d'élevage ou domestique  |
fumier de cheval, mouton, lapin, chèvre
fiente de volailles N
Plumes et poils N
litières d'animaux biodégradables
déjections d'animaux domestiques N
en les mélangeant avec de la paille,
des copeaux de bois ou du broya |
fumiers d'élevages intensifs |
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